Montmajour veille sur la plaine d’Arles
En Provence, l’abbaye de Montmajour fait partie des monuments nationaux à l’architecture remarquable qui accueillent des expositions et se visitent toute l’année.
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En mille ans, l’abbaye de Montmajour a maintes fois changé d’allure. Le public ne s’y dirige plus pour assister à des offices religieux, mais pour découvrir l’histoire du lieu, le travail des bâtisseurs anciens, et celui d’artistes plus contemporains. Les Rencontres de la photographie d’Arles, créées en 1970, présentent chaque été à l’abbaye de Montmajour deux expositions. Ce que les visiteurs de l’abbaye aperçoivent aujourd’hui en déambulant sur ce site pittoresque est un formidable récit architectural. À 5 km au nord-est d’Arles, des moines s’établissent en l’an 945 et, peu à peu, attirent les pèlerins sur un îlot appelé « grande montagne » (mont majour). Une première église troglodyte est aménagée dans le rocher lui-même en 1030. Certaines voûtes montrent encore les traces des burins qui ont creusé la roche. Cet émouvant ermitage Saint-Pierre est le témoin le plus ancien des cérémonies et des prières des moines.
La partie la mieux restaurée de l’abbaye provençale est romane. Les murs présentent des blocs de pierre massifs. Le lumineux cloître (XIIe siècle) comprend des personnages et des animaux qui servaient de supports aux messages bibliques. Le style gothique des siècles suivants se lit dans les voûtes en ogives, et la monumentale tour du Pons de l’Orme qui domine le site.
D’imposantes ruines marquent également le paysage. Elles s’élèvent au-dessus des champs cultivés dans la plaine, et forment la signature de Montmajour. Il s’agit du bâtiment le plus récent édifié sur le site par la congrégation de Saint-Maur. Au XVIIIe siècle, ces moines érudits disposent d’une vaste bibliothèque digne du siècle des lumières. Ils font bâtir un palais qui sera finalement démembré, pierre par pierre, poutre par poutre, au lendemain de la Révolution française.
Ces ruines ont un caractère romantique qui plaît au XIXe siècle : « De grands roseaux, de la vigne, du lierre, des figuiers, des oliviers, […] des fenêtres ogivales en ruine, des blocs de blancs rochers couverts de lichen et des pans de mur écroulés çà et là dans la verdure », décrit Vincent van Gogh en 1888 à son frère Théo. Le peintre aime se rendre sur place, dessiner et peindre l’abbaye de Montmajour classée dès 1840.
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